9 nov. 2007

Je ne suis pas à manger

une confession de Steve De Stilobille


Le machouillage. Voilà une activité bien humaine. Moi, le stylo à bille, j'en fais souvent les frais mais c'est pour mon bouchon que je crains le plus.

J'ai été conçu pour l'écriture. C'est la seule et unique tâche à laquelle je sois destinée. En théorie, je ne devrais entrer en contact qu'avec les mains de mon utilisateur.

Pourtant, il m'arrive très souvent de me retrouver dans sa bouche. Qu'il soit désoeuvré, stressé, en manque d'inspiration ou tout simplement de chewing-gum, il me triture, me mordille, me baladant de canines en prémolaires. Tantôt il mord très fort, tantôt il me tient entre ses dents et me suçotte : tout dépend de son état.

Une situation difficile à supporter, en particulier pour mon bouchon, principale cible de ce machouillage intempestif. Déformé et couvert de cicatrices, il ne s'assume plus. J'ai peur qu'il ne se décide à me laisser tomber et cette idée m'est insupportable.

Je n'aurai donc qu'une chose à vous dire : si une envie de machouiller vous prend, vous n'avez qu'à vous mordre les doigts.

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